• Partie VI

    Il n’avait jamais été aussi inquiet. Certes c’était la première fois qu’il assistait à la commémoration de la victoire en ce 4 Juin, mais en tant que Malefoy, il ne pouvait se laisser perturber pas des choses insignifiantes. S’habillant devant le miroir à pied de son dressing, il réajusta sa robe de sorcier blanc cassé, brodée d’entrelacs de fleurs en vieux rose.  Sa coiffure était stricte et collait à son crâne. Il lui fallait mettre un bijou, il tendit la main et pris le premier collier qui se présenta. C’était une rivière de diamant rose du Brésil qui était dans sa famille depuis le XVIe siècle. Une fois prêt, il transplana jusqu’à l’entrée de Pourdlard. Pansy, Théo et Blaise lui avaient dit qu’à chaque commémoration, dès qu’ils remettaient les pieds à Pourdlard, qu’ils ressentaient beaucoup de nostalgie. Pas lui. Il ne devait pas être assez sentimental pour ça. Il n’était pas en avance, c’était même rare qu’il soit en retard, et son entrée se fit remarquer. Normal, partout où passe un Malefoy, le monde s’incline. Il balaya de son regard hautain et précieux l’assemblée qui lui jetaient des coups d’œil intrigués et furieux, avant de trouver Théodore Crivey-Nott. Bien évidemment son ami brun était attablé avec la tribu Weasley. La famille était au complet ou presque puisque le chasseur de dragon n’était pas là. Drago soupira et s’avança dignement jusqu’à eux. Y aurait-il une place pour lui ? La table était très grande, à bien y regarder, c’était plutôt la table des héros de la guerre : à part les enfants et quelque rares compagnes, il n’y avait que des membres de l’ordre du Phénix.  Ne voulant pas faire tache, le bel aristocrate, décida d’aller s’assoir ailleurs, mais pas question de faire demi-tour. Il se devait de saluer tous ses braves guerriers qui avaient contribué à la mort du Lord Noir ainsi qu’à celle de ses parents et à sa ruine. Alors que Molly lui sautait presque dessus pour le saluer, il remarqua, avec un sourire non dissimuler, que le grand Harry Potter était assis juste à côté de sa soi-disant fiancée Ginevra. Il avait comme tout le monde suivit dans les journeaux les évènements de ses derniers temps et la situation l’amusait beaucoup. Il se devait de faire quelques choses pour que la journée se passe normalement sans paraitre troublé.

    -« Bonjour Potter » fit-il en lui tendant la main.

    Ce dernier, méfiant, lui répondit froidement, en serrant sa main. Alors Drago se tourna vers Ginny.

    -« Toutes mes félicitations Weasley-fille. C’est toujours gratifiant de partir à la pêche et de ramener un thon. »

    Théodore fut le seul à rire. Les autres se contentaient de faire la grimace.

    -« Malefoy, on peux savoir pourquoi tu es venu ? » fini par lui demander Ron.

    -«  Pour faire la même chose que toi Weasley,  com… »

    -« Malefoy, assis-toi, et arrête de jouer au petit arrogent puéril, tu es trop vieux pour ça » l’interrompu Harry en lui désignant la chaise à ses côtés. S’il n’était pas sur que rien n’avait été programmé à l’avance, il aurait juré qu’Harry Potter lui avait réservé une place. Pour faire fulminer tous les biens pensants qui le regardaient comme le mal incarné, il prit place au côté du survivant. Il était juste en face d’un jeune homme en uniforme au couleur de Gryffondors, les cheveux hirsutes orange et rouge. C’était Teddy, le neveu d’Harry. C’était la premier fois qu’il le voyait, mais il en avait tellement entendu parlé que c’était comme s’il l’avait toujours connu. Cependant Harry se sentit obligé de le lui présenter. Et une conversation à mots couverts s’enchaina.

    -« C’est Teddy. » Fit l’homme brun en se penchant vers lui.

    -« A sa coupe de cheveux j’avais reconnu. »

    -« Il est mignon n’est-ce pas ? »

    -« Je sais pas, je tape pas dans les pré-pubères »

    -« T’es de mauvaise humeur ce matin. C’est à cause de ses articles de merdes ? »

    -« C’est mon humeur naturel, Potter. »

    -« Je vois bien que tu n’es pas normal, Drago, avec tes Potter. »

    -« Potter, c’est toujours comme ça que je t’appelle en public. »

    -« Mais là nous avons une conversation privée, personne ne nous entend. »

    -« Une conversation privée, certes, mais en public. » lui répondit le blond dans un sourire carnassier.

    -« Tu t’amuses bien, hein ? » demanda le sauveur légèrement irrité. « Pendant que moi je me fais du mauvais sang à cause de cette putain d’histoire à la con avec Ginny. Toi tu te marres. J’étais inquiet pour toi, moi. »

    -« Tu es un puits perpétuel de contradictions. Avec toi je ne sais jamais où je vais. »

    Un silence s’installa entre eux. Il fut rapidement comblé par le discours du premier ministre. L’homme à la tête du gouvernement commença par rappeler les faits qui avaient touché le pays plusieurs années au paravent, il y expliqua le rôle de chacun et les étapes qui permirent de dénouer la situation. Ensuite, il poursuivit par un éloge de la société d’aujourd’hui tout en mettant en garde contre les dérives. Mais Harry arrêta de l’écouter assez rapidement pour reprendre sa conversation avec son voisin.

    -« C’est pas la Demoiselle Rose que tu portes au cou ? »

    -« Tu t’y connais en bijoux ? »

    -« En bijoux en général, non. Seulement en bijoux Malefoy. »

    Drago se retourna légèrement pour mieux voir son interlocuteur et souleva un sourcil septique.

    -« Oh, ne me dis pas que tu as oublié l’époque où les biens des Malefoy étaient recherchés pour être confisqués. »

    -«  Recherché ? »

    -«  Ne joues pas au innocent, Drago ! Tous tes biens auraient dû être saisis. »

    -« Potter, je tiens à mettre les choses au clair avec toi et ce définitivement, tous les biens des Malefoy ont été confisqués, le ministère a même sorti une liste. Et aucun objet de cette liste ne manque. »

    -« Drago, c’est à moi que tu parles, là ! Je n’irais rien dire à personne. Alors par pitié, pour une fois, soit un peu honnête. Tu sais très bien qu’il y a deux listes, la liste officielle, celle des biens non cachés par tes parents, et la liste officieuse, celle des biens réels de ta famille. »

    -« Et ? »

    -« Et ce que tu portes est l’une des pièces les plus importantes de la collection Malefoy qui a mystérieusement disparue après la guerre. »

    -« Si on te demande comment je l’ai eu, tu diras que je l’ai acheté à Istanbul. Le marché noir là-bas est très prolifique. »

    -« C’est pour ça que tu étais chez moi avant-hier ?tout doux, tout miel, me faisant croire que tu n’étais pas inquiet par la situation, que tu avais confiance en moi. Ton but réel était de récupérer ça dans le clocher ? » La colère gagnait le grand héros du monde magique à chaque mot qu’il prononçait.

    -« Je n’étais pas inquiet parce que c’est vrai. D’ailleurs, je ne suis toujours pas inquiet. Et tu sais pourquoi. »

    -« Harry, c’est bientôt à toi. » lui indiqua Ginny en se collant à son dos « tu as préparé un discours cette année j’espère. L’an dernier s’était pas géniale. » Elle passa une main autour du cou d’Harry. « Tu n’étais pas là l’an dernier, Drago, mais si tu avais été là, tu te serais bien foutu de lui. »

    -« Non, c’est vrai » fit le blond faussement intéressé par les propos de la rousse, qui venait de s’initier dans leur conversation. Drago reconnu dans son geste, une manouvre très subtile pour se rapprocher du brun ; en faisant semblant de parler avec lui, elle pouvait câliner l’homme de ses rêves. Depuis les derniers évènements, c’était la première fois qu’il ressentait comme un poids dans sa poitrine. Il n’avait jamais vu d’aussi près Harry avec quelqu’un autre. C’est une chose de lire dans les journaux que l’homme avec qui vous étiez était avec une autre et c’en est une autre de la voir se coller à lui. Irrité, il se retourna pour écouter la fin du discourt du chef d’Etat.

     

    Elle recommençait et il avait horreur de ça. Il n’avait aucune envie d’être là, mais il était le sauveur et il se devait d’y être. Et dire qu’un dossier urgent l’attendait. Un autre enfant pouvait se faire kidnapper en ce moment même, une famille pouvait souffrir sans que nul ne le sache, et lui il était là à faire le coq. Son travail était son seul réconfort, alors voulant se calmer un peu, il se mit à réfléchir à son affaire. Depuis un an maintenant, un groupe de trois hommes enlevait des enfants de famille appartenant à tous les milieux sociaux du monde magique. Ils endormaient les chérubins pendant tout le rapt pour que ceux-ci ne se rappelèrent de rien. Aucun des enfants n’avaient le souvenir d’avoir été enlevé. C’était très astucieux de leur part, ainsi les seuls témoins ne pouvaient donner aux aurors aucun indice, même pas un tout petit. Les parents devaient toujours donner quelques choses en accords avec leur moyen. Ils entraient en communication à eux avec les hiboux de ces derniers. L’encre disparaissait définitivement au bout d’une journée. L’écriture glissait perpétuellement sur le parchemin afin de ne pas être identifié. Cette affaire lui prenait la tête, mais le sauveur savait qu’il trouverait une faille un jour ou l’autre. Lorsque ce fut son tour de discourir, il était de nouveau calme, son discours improvisé comme à chaque fois fit sourire l’assemblée. De nombreuses animations suivirent, spectacle de danse, scènes de théâtre, défilé de mode, lecture de poèmes, chants … Comme toujours les actions menées pour la commémoration étaient de grandes qualités. Il avait vu Teddy danser et défiler, il était même figurant dans une scénette. Teddy. Ted, le fils de ce cher Rémus était à Poudlard. Comme le temps passe vite, Rose aussi entrait à l’école de magie à la rentrée. Son cœur se serra. Et lui, qu’avait-il fait toutes ses années ? A part avoir tué le Lord noir, que laissait-il derrière lui ? Regardant sa petite nièce qui avait des étoiles dans les yeux, Harry se demanda s’il ne devait pas lui aussi penser à l’avenir. Le rire de la femme rousse à ses côtés, lui retourna l’estomac. Ginny n’attendait que ça, elle l’attendait depuis 10ans. S’il venait à elle, elle serait enceinte à la minute qui suit. Devait-il revenir avec elle ? Le rire carnassier d’un blond envahit son esprit. Non. D’ailleurs ou était-il ? Prétextant une envie urgente, Harry sortit de table. Dès qu’il fut loin des regards indiscrets, il consultât la carte du maraudeur. Encore une preuve de son inutilité sur terre. Peut-être devrait-il donner cette carte à Rose ? Très rapidement il repéra le nom de Drago Malefoy sur la carte et se rendit dans sa direction. L’ex-Serpentard était près de la tour d’astronomie. Il ne mit à peine qu’une minute pour arriver à destination, et le spectacle qui s’offrit à lui laissa un gout d’amertume au fond de la gorge. Dans un coin discret, Drago était appuyé à un mur la robe soulevé, dans son dos, se frottant et râlant sans retenu, un homme. Le brun se sentit défaillir. Son cœur s’arracha de sa poitrine. Des idées morbides lui traversèrent l’esprit. Mais il ne pouvait rien y faire. C’était lui, Harry Potter, qui avait dicté les règles du jeu. Dès le départ, il lui avait dit qu’entre eux, il n’y aurait jamais rien eu d’autre que du sexe. Le sexe un point c’est tout. Rien d’autre que du sexe. Il avait beau être jaloux, inquiet et amoureux, il ne pouvait se résigner à appartenir entièrement au blond. Il ne le voulait pas, il n’avait pas confiance, non pas en lui mais en l’autre. Cet ange déchue, ce diable déguisé en saint, qui était apparu à lui peu de temps après l’achat de son ancienne maison, qui l’avait obligé à y vivre pour mieux se rapprocher de ses sous. Furieux, celui qui fut un temps le prince des Gryffondors, s’en allait quand il vit l’inconnu faire glisser la Demoiselle Rose hors du cou de Drago pour le mettre dans sa poche. Il était aurors tout de même, il ne pouvait pas laisser un vol être commis sous ses yeux. L’homme partit laissant Drago seul, sans même se retourné sur lui. Il se mit à marché vite en direction de la sortie. D’un geste vif et précis Harry se saisit du bras du voleur, le tordit et sortit de sa main libre la rivière de diamant.

    -« C’est pas bien de voler, tu sais mon gars ? »

    Le coupable tendait de s’en aller, jurant que ce bijou était à lui, que c’était le cadeau d’un amant, mais plus il se débattait, plus  la moutarde montait au nez de l’auror. L’évocation de ses rapports intimes avec son blond l’irritait au plus haut point. Ecœuré, il contacta quelques confrères afin que l’homme soit, si ce n’était pas incarcéré, détenu quelques heures au poste. Sur le chemin qui le ramena à Drago, le brun s’imaginait déjà passer une nuit de luxure en guise de remerciement.

     

    Le rendez-vous était à 17h près du gros rocher en face du lac. Il était déjà 17h12 et il n’y avait pas signe de vie. De plus en plus inquiet, ne pouvant garder son calme plus longtemps, Drago Malefoy s’abandonna à ses craintes. Depuis 3 jours, il vivait dans une angoisse sans nom. Il aurait tout donné pour que la situation s’arrange vite et bien. Une larme roula le long de sa joue qu’il l’essuya rageusement. Entendant un bruit de pas derrière lui, il se retourna vivement, heureux. C’était Harry Potter. Sa déception fut si grande que le brun la ressentit et se vexa.

    -« Je vois que tu es heureux de me voir ? »

    -« Ce n’est pas toi que j’attendais, c’est tout. »

    -« Si c’est l’autre connard de tout à l’heure, tu peux toujours attendre ! »

    -« De quoi tu parles ? »

    Harry soupira bruyamment, une fois de plus Malefoy niait les faits. Fatigué par son comportement puéril, il sortit la Demoiselle Rose et la tendit à son propriétaire. En voyant le bijou entre les mains d’Harry, Drago pâlit. Il se sentit défaillir, la terre s’ouvrait sous ses pieds, la lumière s’en allait, il ne sentit plus ses jambes et tomba. Le brun n’eu que le temps de le rattraper pour l’éviter de tomber.

    -« Drago qu’est ce que tu as ? »

    -« Pourquoi tu as fait ça Harry ? Pourquoi ? » se mit à sangloter l’aristocrate.

    -« Drago de quoi tu parles ? » s’inquiétait le brun tout en ramenant son compagnon vers le rocher afin de l’y adosser. « J’ai juste récupérer ton collier. »

    -« Comment je vais faire maintenant ? Hein ! Monsieur le Héros ! »

    -« Drago pour l’amour de Merlin explique toi ! »

    -« Tu lui as pris, idiot. Tu lui as pris la rançon » se mit à pleurer Drago.


    votre commentaire
  • Partie VI

    Il n’avait jamais été aussi inquiet. Certes c’était la première fois qu’il assistait à la commémoration de la victoire en ce 4 Juin, mais en tant que Malefoy, il ne pouvait se laisser perturber pas des choses insignifiantes. S’habillant devant le miroir à pied de son dressing, il réajusta sa robe de sorcier blanc cassé, brodée d’entrelacs de fleurs en vieux rose.  Sa coiffure était stricte et collait à son crâne. Il lui fallait mettre un bijou, il tendit la main et pris le premier collier qui se présenta. C’était une rivière de diamant rose du Brésil qui était dans sa famille depuis le XVIe siècle. Une fois prêt, il transplana jusqu’à l’entrée de Pourdlard. Pansy, Théo et Blaise lui avaient dit qu’à chaque commémoration, dès qu’ils remettaient les pieds à Pourdlard, qu’ils ressentaient beaucoup de nostalgie. Pas lui. Il ne devait pas être assez sentimental pour ça. Il n’était pas en avance, c’était même rare qu’il soit en retard, et son entrée se fit remarquer. Normal, partout où passe un Malefoy, le monde s’incline. Il balaya de son regard hautain et précieux l’assemblée qui lui jetaient des coups d’œil intrigués et furieux, avant de trouver Théodore Crivey-Nott. Bien évidemment son ami brun était attablé avec la tribu Weasley. La famille était au complet ou presque puisque le chasseur de dragon n’était pas là. Drago soupira et s’avança dignement jusqu’à eux. Y aurait-il une place pour lui ? La table était très grande, à bien y regarder, c’était plutôt la table des héros de la guerre : à part les enfants et quelque rares compagnes, il n’y avait que des membres de l’ordre du Phénix.  Ne voulant pas faire tache, le bel aristocrate, décida d’aller s’assoir ailleurs, mais pas question de faire demi-tour. Il se devait de saluer tous ses braves guerriers qui avaient contribué à la mort du Lord Noir ainsi qu’à celle de ses parents et à sa ruine. Alors que Molly lui sautait presque dessus pour le saluer, il remarqua, avec un sourire non dissimuler, que le grand Harry Potter était assis juste à côté de sa soi-disant fiancée Ginevra. Il avait comme tout le monde suivit dans les journeaux les évènements de ses derniers temps et la situation l’amusait beaucoup. Il se devait de faire quelques choses pour que la journée se passe normalement sans paraitre troublé.

    -« Bonjour Potter » fit-il en lui tendant la main.

    Ce dernier, méfiant, lui répondit froidement, en serrant sa main. Alors Drago se tourna vers Ginny.

    -« Toutes mes félicitations Weasley-fille. C’est toujours gratifiant de partir à la pêche et de ramener un thon. »

    Théodore fut le seul à rire. Les autres se contentaient de faire la grimace.

    -« Malefoy, on peux savoir pourquoi tu es venu ? » fini par lui demander Ron.

    -«  Pour faire la même chose que toi Weasley,  com… »

    -« Malefoy, assis-toi, et arrête de jouer au petit arrogent puéril, tu es trop vieux pour ça » l’interrompu Harry en lui désignant la chaise à ses côtés. S’il n’était pas sur que rien n’avait été programmé à l’avance, il aurait juré qu’Harry Potter lui avait réservé une place. Pour faire fulminer tous les biens pensants qui le regardaient comme le mal incarné, il prit place au côté du survivant. Il était juste en face d’un jeune homme en uniforme au couleur de Gryffondors, les cheveux hirsutes orange et rouge. C’était Teddy, le neveu d’Harry. C’était la premier fois qu’il le voyait, mais il en avait tellement entendu parlé que c’était comme s’il l’avait toujours connu. Cependant Harry se sentit obligé de le lui présenter. Et une conversation à mots couverts s’enchaina.

    -« C’est Teddy. » Fit l’homme brun en se penchant vers lui.

    -« A sa coupe de cheveux j’avais reconnu. »

    -« Il est mignon n’est-ce pas ? »

    -« Je sais pas, je tape pas dans les pré-pubères »

    -« T’es de mauvaise humeur ce matin. C’est à cause de ses articles de merdes ? »

    -« C’est mon humeur naturel, Potter. »

    -« Je vois bien que tu n’es pas normal, Drago, avec tes Potter. »

    -« Potter, c’est toujours comme ça que je t’appelle en public. »

    -« Mais là nous avons une conversation privée, personne ne nous entend. »

    -« Une conversation privée, certes, mais en public. » lui répondit le blond dans un sourire carnassier.

    -« Tu t’amuses bien, hein ? » demanda le sauveur légèrement irrité. « Pendant que moi je me fais du mauvais sang à cause de cette putain d’histoire à la con avec Ginny. Toi tu te marres. J’étais inquiet pour toi, moi. »

    -« Tu es un puits perpétuel de contradictions. Avec toi je ne sais jamais où je vais. »

    Un silence s’installa entre eux. Il fut rapidement comblé par le discours du premier ministre. L’homme à la tête du gouvernement commença par rappeler les faits qui avaient touché le pays plusieurs années au paravent, il y expliqua le rôle de chacun et les étapes qui permirent de dénouer la situation. Ensuite, il poursuivit par un éloge de la société d’aujourd’hui tout en mettant en garde contre les dérives. Mais Harry arrêta de l’écouter assez rapidement pour reprendre sa conversation avec son voisin.

    -« C’est pas la Demoiselle Rose que tu portes au cou ? »

    -« Tu t’y connais en bijoux ? »

    -« En bijoux en général, non. Seulement en bijoux Malefoy. »

    Drago se retourna légèrement pour mieux voir son interlocuteur et souleva un sourcil septique.

    -« Oh, ne me dis pas que tu as oublié l’époque où les biens des Malefoy étaient recherchés pour être confisqués. »

    -«  Recherché ? »

    -«  Ne joues pas au innocent, Drago ! Tous tes biens auraient dû être saisis. »

    -« Potter, je tiens à mettre les choses au clair avec toi et ce définitivement, tous les biens des Malefoy ont été confisqués, le ministère a même sorti une liste. Et aucun objet de cette liste ne manque. »

    -« Drago, c’est à moi que tu parles, là ! Je n’irais rien dire à personne. Alors par pitié, pour une fois, soit un peu honnête. Tu sais très bien qu’il y a deux listes, la liste officielle, celle des biens non cachés par tes parents, et la liste officieuse, celle des biens réels de ta famille. »

    -« Et ? »

    -« Et ce que tu portes est l’une des pièces les plus importantes de la collection Malefoy qui a mystérieusement disparue après la guerre. »

    -« Si on te demande comment je l’ai eu, tu diras que je l’ai acheté à Istanbul. Le marché noir là-bas est très prolifique. »

    -« C’est pour ça que tu étais chez moi avant-hier ?tout doux, tout miel, me faisant croire que tu n’étais pas inquiet par la situation, que tu avais confiance en moi. Ton but réel était de récupérer ça dans le clocher ? » La colère gagnait le grand héros du monde magique à chaque mot qu’il prononçait.

    -« Je n’étais pas inquiet parce que c’est vrai. D’ailleurs, je ne suis toujours pas inquiet. Et tu sais pourquoi. »

    -« Harry, c’est bientôt à toi. » lui indiqua Ginny en se collant à son dos « tu as préparé un discours cette année j’espère. L’an dernier s’était pas géniale. » Elle passa une main autour du cou d’Harry. « Tu n’étais pas là l’an dernier, Drago, mais si tu avais été là, tu te serais bien foutu de lui. »

    -« Non, c’est vrai » fit le blond faussement intéressé par les propos de la rousse, qui venait de s’initier dans leur conversation. Drago reconnu dans son geste, une manouvre très subtile pour se rapprocher du brun ; en faisant semblant de parler avec lui, elle pouvait câliner l’homme de ses rêves. Depuis les derniers évènements, c’était la première fois qu’il ressentait comme un poids dans sa poitrine. Il n’avait jamais vu d’aussi près Harry avec quelqu’un autre. C’est une chose de lire dans les journaux que l’homme avec qui vous étiez était avec une autre et c’en est une autre de la voir se coller à lui. Irrité, il se retourna pour écouter la fin du discourt du chef d’Etat.

     

    Elle recommençait et il avait horreur de ça. Il n’avait aucune envie d’être là, mais il était le sauveur et il se devait d’y être. Et dire qu’un dossier urgent l’attendait. Un autre enfant pouvait se faire kidnapper en ce moment même, une famille pouvait souffrir sans que nul ne le sache, et lui il était là à faire le coq. Son travail était son seul réconfort, alors voulant se calmer un peu, il se mit à réfléchir à son affaire. Depuis un an maintenant, un groupe de trois hommes enlevait des enfants de famille appartenant à tous les milieux sociaux du monde magique. Ils endormaient les chérubins pendant tout le rapt pour que ceux-ci ne se rappelèrent de rien. Aucun des enfants n’avaient le souvenir d’avoir été enlevé. C’était très astucieux de leur part, ainsi les seuls témoins ne pouvaient donner aux aurors aucun indice, même pas un tout petit. Les parents devaient toujours donner quelques choses en accords avec leur moyen. Ils entraient en communication à eux avec les hiboux de ces derniers. L’encre disparaissait définitivement au bout d’une journée. L’écriture glissait perpétuellement sur le parchemin afin de ne pas être identifié. Cette affaire lui prenait la tête, mais le sauveur savait qu’il trouverait une faille un jour ou l’autre. Lorsque ce fut son tour de discourir, il était de nouveau calme, son discours improvisé comme à chaque fois fit sourire l’assemblée. De nombreuses animations suivirent, spectacle de danse, scènes de théâtre, défilé de mode, lecture de poèmes, chants … Comme toujours les actions menées pour la commémoration étaient de grandes qualités. Il avait vu Teddy danser et défiler, il était même figurant dans une scénette. Teddy. Ted, le fils de ce cher Rémus était à Poudlard. Comme le temps passe vite, Rose aussi entrait à l’école de magie à la rentrée. Son cœur se serra. Et lui, qu’avait-il fait toutes ses années ? A part avoir tué le Lord noir, que laissait-il derrière lui ? Regardant sa petite nièce qui avait des étoiles dans les yeux, Harry se demanda s’il ne devait pas lui aussi penser à l’avenir. Le rire de la femme rousse à ses côtés, lui retourna l’estomac. Ginny n’attendait que ça, elle l’attendait depuis 10ans. S’il venait à elle, elle serait enceinte à la minute qui suit. Devait-il revenir avec elle ? Le rire carnassier d’un blond envahit son esprit. Non. D’ailleurs ou était-il ? Prétextant une envie urgente, Harry sortit de table. Dès qu’il fut loin des regards indiscrets, il consultât la carte du maraudeur. Encore une preuve de son inutilité sur terre. Peut-être devrait-il donner cette carte à Rose ? Très rapidement il repéra le nom de Drago Malefoy sur la carte et se rendit dans sa direction. L’ex-Serpentard était près de la tour d’astronomie. Il ne mit à peine qu’une minute pour arriver à destination, et le spectacle qui s’offrit à lui laissa un gout d’amertume au fond de la gorge. Dans un coin discret, Drago était appuyé à un mur la robe soulevé, dans son dos, se frottant et râlant sans retenu, un homme. Le brun se sentit défaillir. Son cœur s’arracha de sa poitrine. Des idées morbides lui traversèrent l’esprit. Mais il ne pouvait rien y faire. C’était lui, Harry Potter, qui avait dicté les règles du jeu. Dès le départ, il lui avait dit qu’entre eux, il n’y aurait jamais rien eu d’autre que du sexe. Le sexe un point c’est tout. Rien d’autre que du sexe. Il avait beau être jaloux, inquiet et amoureux, il ne pouvait se résigner à appartenir entièrement au blond. Il ne le voulait pas, il n’avait pas confiance, non pas en lui mais en l’autre. Cet ange déchue, ce diable déguisé en saint, qui était apparu à lui peu de temps après l’achat de son ancienne maison, qui l’avait obligé à y vivre pour mieux se rapprocher de ses sous. Furieux, celui qui fut un temps le prince des Gryffondors, s’en allait quand il vit l’inconnu faire glisser la Demoiselle Rose hors du cou de Drago pour le mettre dans sa poche. Il était aurors tout de même, il ne pouvait pas laisser un vol être commis sous ses yeux. L’homme partit laissant Drago seul, sans même se retourné sur lui. Il se mit à marché vite en direction de la sortie. D’un geste vif et précis Harry se saisit du bras du voleur, le tordit et sortit de sa main libre la rivière de diamant.

    -« C’est pas bien de voler, tu sais mon gars ? »

    Le coupable tendait de s’en aller, jurant que ce bijou était à lui, que c’était le cadeau d’un amant, mais plus il se débattait, plus  la moutarde montait au nez de l’auror. L’évocation de ses rapports intimes avec son blond l’irritait au plus haut point. Ecœuré, il contacta quelques confrères afin que l’homme soit, si ce n’était pas incarcéré, détenu quelques heures au poste. Sur le chemin qui le ramena à Drago, le brun s’imaginait déjà passer une nuit de luxure en guise de remerciement.

     

    Le rendez-vous était à 17h près du gros rocher en face du lac. Il était déjà 17h12 et il n’y avait pas signe de vie. De plus en plus inquiet, ne pouvant garder son calme plus longtemps, Drago Malefoy s’abandonna à ses craintes. Depuis 3 jours, il vivait dans une angoisse sans nom. Il aurait tout donné pour que la situation s’arrange vite et bien. Une larme roula le long de sa joue qu’il l’essuya rageusement. Entendant un bruit de pas derrière lui, il se retourna vivement, heureux. C’était Harry Potter. Sa déception fut si grande que le brun la ressentit et se vexa.

    -« Je vois que tu es heureux de me voir ? »

    -« Ce n’est pas toi que j’attendais, c’est tout. »

    -« Si c’est l’autre connard de tout à l’heure, tu peux toujours attendre ! »

    -« De quoi tu parles ? »

    Harry soupira bruyamment, une fois de plus Malefoy niait les faits. Fatigué par son comportement puéril, il sortit la Demoiselle Rose et la tendit à son propriétaire. En voyant le bijou entre les mains d’Harry, Drago pâlit. Il se sentit défaillir, la terre s’ouvrait sous ses pieds, la lumière s’en allait, il ne sentit plus ses jambes et tomba. Le brun n’eu que le temps de le rattraper pour l’éviter de tomber.

    -« Drago qu’est ce que tu as ? »

    -« Pourquoi tu as fait ça Harry ? Pourquoi ? » se mit à sangloter l’aristocrate.

    -« Drago de quoi tu parles ? » s’inquiétait le brun tout en ramenant son compagnon vers le rocher afin de l’y adosser. « J’ai juste récupérer ton collier. »

    -« Comment je vais faire maintenant ? Hein ! Monsieur le Héros ! »

    -« Drago pour l’amour de Merlin explique toi ! »

    -« Tu lui as pris, idiot. Tu lui as pris la rançon » se mit à pleurer Drago.


    votre commentaire
  • Chap.5 : Ne le disons à personne.

    Lorsque Lucius Malfoy frappa à la porte de la chambre, mise à l’entière disposition de son ami et amant, Sévérus Rogue, il ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il soit encore là. Le professeur de potions en période scolaire était dès plus assidu à sa tâche. Il ne craignait pas la colère de Sévérus concernant son comportement pour obtenir l’enfant. Le brun n’avait rien à y gagner  en lui en voulant mais bien tout à perdre. Il avait vu comment il se comportait avec son propre fils, étant plus un père pour Drago que lui-même. Jamais Rogue ne laisserait passer la chance unique sans doute d’avoir un enfant rien qu’à lui. Il entra après que son ami lui en ait donné l’autorisation. Sévérus était encore en peignoir, affalé sur son lit et sur ses vêtements. Désirait-il encore être pris ? L’air renfrogné du brun chassa cette idée. Pourtant le voir allonger ainsi sans rien en dessous, ne pouvait que titiller son appétit. Il s’assit au bord du lit, près de son amant et déposa une main sur la cuisse de ce dernier, avant de le caresser.

     

    Ne pas le froisser, mais lui faire comprendre la situation était le mot d’ordre que Sévérus devait faire passer à Lucius. Pas facile quand on sait que l’homme s’emportait pour un oui ou pour un non. Diplomate et sensuel, c’est ce qu’il allait être pour expliquer au blond la connerie qu’il venait de faire. Il posa une main sur celle que Lucius avait glissée entre ses jambes et suivait les mouvements de caresses qu’il lui procurait. Puis de façon méthodique et stratégique, Sévérus se laissa embrasser par son compagnon. De sa bouche à sa verge en passant par ses mains et ses tétons, le blond lui procurait un plaisir immense et il avait bien du mal à rester concentré sur son objectif. Sévérus entremêlait suavement les beaux cheveux de son amant, faisant glisser la texture soyeuse entre ses doigts. Et alors que Lucius léchait son nombril, il se sentit à deux doigts de jouir. Son bel amour n’avait pas oublié. Il se rappelait, même après tant d’années que c’était là que se trouvait son point G. Ne tenant plus, remettant à plus tard la discussion qu’ils devaient avoir, les deux hommes s’unirent comme ils l'avaient fait la veille et biens des années auparavant.

     

    Le soleil couchant rougeoyait la chambre, repus, l’un dans les bras de l’autre, Sévérus et Lucius se bécotaient tendrement tout en discutant des actions futurs à mener. Le blond semblait fier de lui, de la pertinence de sa démarche pour réaliser son souhait et le brun avait du mal à ne serait-ce que lui dire qu’il avait commis une erreur. De façon détournée, il tentait de lui faire un cours sur les plus grands illuminés que le monde magique avait connu mais c’était comme s’adresser à ses élèves, Lucius n’écoutait rien. Ou plutôt, il ne voulait entendre que ce qui l’arrangeait. A bout d’arguments, le maître de potions de Poudlard était sous le point de dire de but en blanc la vérité à son amant quand le nom de Celui-Dont-Il-Ne-Faut-Pas-Prononcer-Le-Nom traversa son esprit.

     

    Alors que Lucius faisait un récit des aventures fortes dangereuses qu’il avait dû subir pour acheter les différents ingrédients de la potion chez le botaniste du coin, Sévérus se mit à réfléchir  aux diverses conséquences qu’entraînerait le retour du lord noir. Si le grand mage noir venait à se remontrer, Lucius en bon fidèle, retournerait au pied de son maître dès les premiers signes de douleur au bras. Ce  dernier, ce chien avide de puissance démoniaque, n’hésiterait pas une seconde à utiliser SON enfant pour en faire un pantin car il va de soi que Lucius, avide de prestige, aurait présenté les capacités extraordinaires de SON enfant, le mettant sous les feux de la rampe, condamnant son bébé aux flammes de l’enfer. Rien qu’en y pensant Sévérus frissonna. Mieux valait ne rien dire. Mais ne vraiment rien dire.

    -Lucius, fit Sévérus en interrompant le monologue du blond. Je crois qu’il faudrait mieux éviter de parler du bébé à qui que ce soit.

    -Il en va de soi Sévy. Si jamais ma femme en entendait parler, elle tuerait tous les héritiers Malefoy et me laisserait sans descendance.

    -Forcément, lâcha sèchement le directeur de Serpentard.       

    -Ce sera notre secret. Notre secret d’amour à tous les deux.

    Lucius posa un tendre baiser sur le front puis sur la bouche de son amour.

    -J’aurai bien aimé avoir une fille, commenta Sévérus.

    -Ne sois pas ridicule tu veux. Ce sera un garçon (le brun souleva un sourcil d’incrédulité). Un beau garçon à la peau pèche, au nez droit, au regard gris, à la chevelure chatoyante et à l’intelligence sans borne. Un vrai petit Malefoy.

    -Et qu’hérite-t-il de moi ? questionna le potioniste de plus en plus sceptique.

    -Le sang des Prince qui Me permettra enfin de toucher l’héritage de ta famille.

    -…

    Sévérus ne fit aucune remarque sur ce que venait de lui dire son compagnon. Le connaissant par cœur, cela ne servait à rien. Il trouverait par la suite bien des façons pour faire fléchir l’aristocrate.

    -Si c’est une fille, on l’appellera …

    -Sevéria.

    -Pas mal, fit le brun avant d’apposer un baiser sur les lèvres de son bien aimé. Et si c’est un garçon ?

    -Comme ce sera un garçon, il s’appellera Yanoé Sévérus Malefoy Prince.

    -Trop long, se moqua l’enseignant.

    -Ah oui, fit le haut fonctionnaire tout en se penchant sur lui. Ce sera pourtant son nom.

    Lucius ne laissa pas son ami d’enfance répondre. Il se jeta sur lui comme un loup affamé sur sa proie.

     

    FIN.


    votre commentaire
  • Chap.4 : Je serais père.

    Il était grand temps d’analyser la situation. Attablé devant un copieux repas, Sévérus Rogue regardait le livre posé près lui. Il était vieux, les pages en étaient jaunies, la couverture anciennement noire tirait vers le cramoisi, il n’avait pas besoin de l’ouvrir pour savoir que les pages ne tenaient que par magie. Sa seule inquiétude était est-ce qu’il était toujours lisible ?

     

    Mais avant d’ouvrir le bouquin, Sévérus entama son repas, tout en réfléchissant aux événements de la veille. Hier soir, s’il n’avait pas été consentant, ce qui n’avait pas été difficile à obtenir, Lucius l’aurait sûrement pris sans son accord. Pourquoi une telle détermination ? Une vieille histoire d’héritage, celle des Prince. Il ne l’avait jamais cru, quand Lucius le lui avait annoncé, il avait pensé que son ami disait ça dans l’unique but de recommencer leur liaison perdue. Alors c’était vrai, les Malfoy ne pouvaient pas accéder à l’argent des Prince sans un héritier des deux sangs. S’il l’avait cru….il lui aurait dit non. Sévérus se passa la main sur le visage. Un enfant entre eux, alors qu’il ne servait pas la même cause, pire, sans que l’autre le sache ils étaient ennemis. Un enfant ! Quelle embrouille ! Surtout que Dumbledore en était sûr, le seigneur des ténèbres était sur le retour. Sévérus avait changé de camps, il avait changé d’opinion, il avait changé de maître si l’on puise dire. Ne nous affolons pas, rien ne dit que le Lord reviendra vraiment. Et s’il n’y avait pas eu le mage noir…il lui aurait dit oui. Un enfant de la personne qu’on aime, il n’y a rien de plus beau non ?

     

     Le maître de potion secoua la tête. C’était plus l’heure de faire des suppositions, le mal était fait. L’enfant allait voir le jour. Tout cela pour de l’argent. Comme s’il n’en avait pas déjà assez. Bref…. Mais il s’était quand même jouer de lui. Rester fâché, certainement pas, c’est Lucius qui portait l’enfant, c’est Lucius qui avait les moyens matériels et financiers de s’occuper de l’enfant, c’est Lucius qui avait besoin du gosse. Lui n’était qu’un pion, un pion qui avait déjà fait son travail : semer la graine de la vie. Malfoy n’avait plus besoin de lui et, s’il voulait faire partie de la vie de son gamin, il n’avait plus qu’à courber l'échine. Le cœur du potioniste se compressa, il était acculé, mit au pied du mur. Le seul enfant qu’il aurait sans doute de toute sa vie risquait de lui échapper s’il n’acceptait pas la situation.

     

    De deux solutions choisissons la moindre, son enfant. Chez Morgane, l’humiliation qu’il avait subi, le Lord, et Dumbledore. Il allait avoir un enfant, un de ses rêves. Ses yeux s'humidifièrent, se rappelant le passé, ces femmes et ces hommes qui se moquaient et fuyaient devant son physique ingrat. Et qu’est-ce qu’ils en connaissaient de son physique ? Rien, le seul qui l’ait réellement vu était Lucius et il avait apprécié, la preuve, le blond l’aimait, il lui avait donné une chambre dans sa maison, il avait même essayé de l’épouser. Mégère de vieille femme, qu’elle brûle dans les limbes ! A part Lucius, le mage noir et Dumbledore, personne ne lui avait accordé sa chance. Les Prince, Potter et Black le lui avaient parfaitement fait comprendre. De crasses en crasses et de coups bas en coups bas, ils avaient fait de lui un être détestable et il avait fini pas le devenir vraiment. Chez Morgane, tous ces gens morts ou en prison. Il allait avoir sa revanche sur la vie, il allait avoir un enfant. S’il ne se fâchait pas avec Lucius sur les méthodes employées pour parvenir à ces fins, il verrait son enfant grandir, mieux, il l’élèverait. D’ailleurs, il avait plus été un père pour Drago que Lucius ne l’avait été, alors s’il avait un enfant avec cet homme, se serait lui qui s’occuperait de l’éducation. La fin justifie les moyens, Malfoy avait abattu ses cartes, maintenant c’était son tour. Il allait être papa. Un sourire de joie se dessina sur ses lèvres. Le soleil qui pénétrait dans la pièce lui semblait terriblement doux et réconfortant.

     

    Maintenant qu’il avait pris sa décision, le professeur de potions pouvait se pencher sur le livre que son amant lui avait fait parvenir. Il poussa le plateau de repas devant lui et tira l’ouvrage jusqu’à lui. Une certaine forme de magie noire habitait les pages du bouquin. Sévérus fronça les sourcils, il ne la connaissait pas, quelle déception pour lui qui se narguait d'en savoir plus que les autres dans ce domaine. Il comprit tout de suite que ce petit bijou venait de la bibliothèque interdite et qu’il faisait parti des livres sur demande. Encore un trésor de la famille Malfoy. Il souleva la couverture, contrairement à ce qu’il appréhendait tout était parfaitement lisible. Le titre était en latin comme sans doute tout le reste de l’ouvrage. Sévérus fit vite la traduction : Magies noires modifiées des âmes de la nuit selon Acarsil Hington.

     

    Le maître de potions pâlit, se raidit de tout son long et serra les dents. La magie noire des créatures de la nuit était déjà dangereuse rien qu’en elle-même mais associée à cette excentrique illuminé, il craignait le pire.  Le nom de Lucius se mit à marteler son cerveau.

    -C’est pas vrai, c’est pas possible, c’est pas ce qu’il à fait.

    Tentant de se calmer, il se rendit directement à la page indiquée par le marque-page en forme de serpent qui frétillait. Potion d’enfantement. Sévérus lut les cinq pages concernant le sujet et plus, il lisait, plus il en frissonnait. Ce n’était pas la potion doublée de son aphrodisiaque qui le gênait mais bel et bien les conséquences. Avec un tel sort, la fin justifiait-elle vraiment les moyens ?

    -Lucius, je pensais que tu voulais un enfant, pas un démon.


    votre commentaire
  • Chap.3 : Recommencer.

    Après s’être répandu dans son bel Apollon, Lucius s’affala sur lui pour reprendre son souffle. Parmi toutes ses nombreuses conquêtes, femmes comme hommes, Sévérus restait le meilleur. Et se dire qu’il avait les mains liées au sol, l’extase serait encore plus grande s’il avait pu le toucher. Mais il le ferait, tout cela faisait partie du plan. Il embrassa tendrement Sévérus avant de se remettre debout.

    - Alors Sévi chéri, prêt pour un second round.

    - Libère-moi Lucius, susurra le prisonnier.

     

    Sans s’occuper des plaintes de son amant, Lucius fit apparaître diverses boissons d’un coup de baguette. Et toujours sans demander l’avis de Sévérus, l’obligea à se désaltérer. Ce dernier savait que ces boisons n’étaient pas offertes de bon cœur, il connaissait assez bien les Malfoy pour savoir que le mot altruisme ne faisait pas partie de leur vocabulaire. Après avoir ronchonné un peu, il avala le liquide qui était déversé dans son gosier. Le professeur de potions préférait faire ce que lui indiquait son geôlier plutôt que de subir un imperium ou un autre sort de ce genre pour le faire. Il comprit bien vite ce qu’il y avait dans la boisson qu’il venait de prendre, quand son corps devint une fournaise. C’était un aphrodisiaque. L’enfoiré pensa-t-il. Et un puissant en plus, il ne résistait pas à l’envie qui gonflait dans sa verge. Sévérus ne tenait plus, il se sentait capable de soulever des montagnes ou plus particulièrement des centaines de blondinet. Trop occupé par son excitation, il ne pouvait pas voir à ses côtes Lucius qui se pliait en quatre sous l’effet de la potion qu’il venait de boire. Pour mener à bien sa mission, le sorcier blond avait choisi une potion de magie noire dans un livre très ancien. Elle était sans faille, le fœtus se créait dès le premier rapport sexuel surtout si celui-ci était jumelé à son aphrodisiaque. Les premiers effets étaient douloureux pour celui qui devait porter l’enfant mais cela ne durait que quelques minutes. Un fois que les douleurs furent passées, Lucius avala lui aussi un peu d’aphrodisiaque avant de libérer Séverus qui lui sauta dessus comme un loup affamé réduit à la disette depuis des semaines. Presque comme une vengeance, le professeur de potions de Poudlard prit son amant avec vigueur et voracité, le pénétrant avec rage et le sodomisant avec fougue. Le tout puissant Malfoy était aux anges, se laissant prendre avec délice, ses  reins en feu le rendaient joyeux. Une chaleur sensuelle engloutit la pièce et leurs râles de jouissance résonnaient en écho dans leurs oreilles. Sévérus se mit à lécher la nuque pâle de son amant avec d’engouffrer sa langue dans la bouche de Lucius. Leur baiser passionné s’intensifiait avec les coups de bassin. Ils étaient à présent totalement redressés quand Sévérus enfonça son membre en Lucius dans un dernier mouvement libérateur se propageant à son tour dans le corps de son beau blond. 

     

    Lorsqu’il ouvrit les yeux, Séverus se trouvait dans un lit. La pièce était plongée dans le noir. Mais il savait où il était, c’était sa chambre, celle qu’il occupait au manoir Malefoy. Ce n’était pas une chambre d’amis, ni une pièce aménagée à la va-vite, non c’était sa chambre, celle que Lucius lui avait assigné depuis qu’ils se connaissaient, depuis leur jeunesse. C’était une marque de très grande estime de la part d’un Malefoy. Jamais Lucius, ni personne d’autre d’ailleurs, n’avait pénétré ici sans son autorisation, Sévérus savait que son ami tenait à lui, il était l’une des rares personnes que l’homme estimait et cela lui  faisait mal de savoir qu’un jour ou l’autre, ils s’affronteraient.

     

    A peine avait-il bougé de sous les draps qu’un elfe de maison tira les rideaux vigoureusement.

    - Salutation, maître Sévérus, couina l’elfe. Le maître a bien dormi ?

    Le soleil était déjà haut dans le ciel et la lumière pénétrante éblouissait ses iris encore ensommeillés. C’était une journée de congé forcé. Avant de partir et comme toutes les fois où cela lui arrivait,  il avait annoncé à Dumbledore que Lucius l’attendait et que s’il n’était pas la au petit-déjeuner, c’était qu’il ne serait pas là de la journée. Jusqu’ici, il était toujours rentré mais pas cette fois. La soirée avait été agitée, ils avaient fait l’amour quasiment toute la nuit. Il avait rejoint son lit tôt au petit matin, il devait bien être midi passé.

    -Gake, quelle heure est-il ?

    -Quinze heures moins le quart, maître Sévérus.

    C’était pire que tout, l’après-midi était déjà bien entamée.

    -Le repas du maître est prêt, si le maître veut passer à table.

    Il y avait dans sa chambre, une petite table ronde, où il lui arrivait souvent de prendre certains repas avec Lucius mais ça, c’était avant quand ils étaient ensemble. Maintenant c’était surtout avec son filleul Drago qu’il déjeunait là.

    -Je me lave d’abord, lança l’homme en se levant prestement du lit.

    L’elfe s’inclina et fit aussitôt le lit, avant de déposer des vêtements noirs dessus. Il entendit l’eau couler, il disparut pour se rendre en cuisine et revint pour dresser et servir la table. Il n’oublia pas de déposer le gros livre près de la théière, le maître Lucius lui avait ordonné de le remettre à son ami.  Constatant que tout était bien rangé et ordonné, Gake s’en alla.


    votre commentaire