• Le secret des cachots - Se souvenir

    Chap.1 : Se souvenir

    Cette soirée s’attardait en longueur. Tous ces gens totalement inutiles du ministère qui faisaient des courbettes insignifiantes à cet imbécile de Fudge, l’irritaient au plus au point. Lucius Malfoy balayait l’assemblée de son regard froid et hautain, tout en contrôlant son envie de lancer des avada kedavra à ces soit-disant collègues. Il écoutait vaguement, depuis trois bonnes heures, les ragots en tout genre que lui déblatéraient pour la millième fois son confrère (fidèle mangemort comme lui-même) Nott. Tout cela était vraiment pathétique mais il devait encore rester une bonne heure, bienséance oblige, c’est un Malfoy tout de même.

    Un sous-fifre  de bas étage vint le saluer. Ce n’était pas qu’il l’aimait, il ne le connaissait même pas mais son intervention avait réussi à arrêter la stupide conversation qu’il avait avec Nott. Rien que pour cette raison, cet insignifiant individu méritait qu’on s’attarde sur son cas. Quelle vie pathétique, ce garçon avait. Serrant fermement le verre qu’il tenait entre les mains, il le porta gracieusement à sa bouche pour en boire quelques gorgées. Ce jeune homme voulait travailler dans son service et puis quoi encore. Sans trop lui donner d’espoir, il lui conseilla de revenir le voir, un jour, à son bureau pour en rediscuter. Le jeune homme partit en lui faisant un grand sourire.

    - Encore un lèche-botte, Lucius, lui lança Nott.

    - Que veux-tu, ils ne peuvent  pas réussir seul, ils ont besoin qu’on les tienne par la main.

    - Bien bête celui qui pense que tu es d’une main secourable.

    Cette dernière remarque ne méritait pas de réponse et il laissa Nott recommencer à jacasser tout seul parlant des cloportes et des petits arrivistes, ceux qui gravissaient les échelons en s’appuyant sur les autres. Comme si lui-même n’en faisait pas parti. Que croyait-il qu’il était en train de faire, à lui tenir la jambe depuis le début de cette mascarade. Lui, Nott, ignoré de tous discutant avec un Malfoy, il faisait pas des courbettes ? Il n’essayait pas de se faire remarquer ? Et comme souvent, bien sûr, la conversation dériva sur la seule personne qui avait l’estime de Lucius, Sévérus Rogue. Pour la plupart des gens de son entourage, Séverus était vu comme le parasite par excellence. Pas de nom, pas de fortune, pas de femme, pas d’enfant, il était tout désigné pour être le jaloux, l’hypocrite, son lèche-cul de service. A écouter Nott rabaisser encore et encore le professeur de potions de Poudlard, il se remit à penser à ce qui les liait réellement.

     

    Tout avait commencé à Poudlard. Lui, Lucius, prince des Serpentards, entouré de sa cour, avait pris sous son aile Sévérus, l’intellectuel. Il était doué pour faire ses devoirs, lui expliquer les choses qu’il jugeait compliqué et bien évidemment, les coups en traître. Ils passaient des heures seuls dans sa chambre privée, au début à discuter et puis, plus tard… Qui aurait cru que sous ces robes miteuses pouvait se cacher un corps d’Apollon. Bien sûr, à première vue, Sévérus n’était pas d’une beauté flagrante, ses cheveux et surtout son nez, ne donnait pas envie de s’engager. Mais après avoir parcouru avec ses mains et sa langue chaque parcelle du corps du brun, le blond en était devenu fou. Il n’y a pas eu un soir, lors de leur dernière année scolaire, où leurs corps ne s’étaient pas unis dans la chaleur de leurs désirs. Rien que de se rappeler les gémissements de son amant de l’époque, Lucius sentit monter en lui l’excitation.

     

    Si seulement il n’y avait pas eu Selva, sûr, ils auraient été ensemble. Son père voulait un mariage d’argent, de raison. L’amour, c’était pour les faibles, Lucius le savait. D’ailleurs, ce n’est pas sous cet angle qu’il avait présenté les choses, il n’était pas bête à ce point. Sévérus quoi qu’ayant des origines moldues était le fils d’Eileen Prince. Les Prince étaient une vieille et noble famille de sorciers fortunée, donc c’était des gens riches et des purs sangs. A peine avait-il prononcé leur nom devant son père que le mariage était conclu. Mais s’était sans compter sur Selva Prince, la mère d’Eileen, qui avait toujours renié Sévérus. Elle refusa catégoriquement d’associer son nom à un fils de moldus. Les Malfoy durent renoncer à lier une fois de plus (car ce n’était pas la première fois) leur nom à celui des Prince. L’histoire resta entre eux, pas question que cela se sache, et il avait finalement épousé Narcissa, une fille du clan Black.

     

    En quittant Poudlard, ils avaient renoncé à leur relation « amoureuse » mais pas à leur amitié. Et puis 7 ans plus tard, la vieille Prince mourait, sans aucun autre héritier que Sévérus. Pourtant, il n’était toujours pas question de lui donner un mormillon. Elle laissait la grande fortune des Prince aux Malfoy. Cadeau à double tranchant car les Malefoy voyaient leur immense fortune augmenter encore mais ils ne pouvaient utiliser cet argent que s’il y avait un lien du sang. Or, pour obtenir ce lien, il aurait fallu un enfant entre le dernier des Princes et un Malfoy. En lui apprenant la nouvelle, Lucius avait eu l’espoir de recommencer sa liaison avec son bel amant et il lui avait laissé le temps pour se décider. Cela faisait….

     

    Trop longtemps. Par Merlin, comme cela se faisait-il ? Comment avait-il pu laisser dormir depuis si longtemps la fortune des Prince. Etait-il devenu fou ? Il n’avait pas obligé Sévérus à lui donner cet héritier tout de suite et voila, le temps s’était écoulé. S’il continuait sur cette voie, jamais les Malfoy ne pourraient utiliser l’argent et les biens des Prince. Remerciant intérieurement cet idiot de lui avoir rappelé qu’il avait de l’argent qui s’ennuyait fortement à Gringrotts, il ramassa sa femme et quitta cette réception bien décidé à lier l’utile à l’agréable.


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