• Chap.4 : Je serais père.

    Il était grand temps d’analyser la situation. Attablé devant un copieux repas, Sévérus Rogue regardait le livre posé près lui. Il était vieux, les pages en étaient jaunies, la couverture anciennement noire tirait vers le cramoisi, il n’avait pas besoin de l’ouvrir pour savoir que les pages ne tenaient que par magie. Sa seule inquiétude était est-ce qu’il était toujours lisible ?

     

    Mais avant d’ouvrir le bouquin, Sévérus entama son repas, tout en réfléchissant aux événements de la veille. Hier soir, s’il n’avait pas été consentant, ce qui n’avait pas été difficile à obtenir, Lucius l’aurait sûrement pris sans son accord. Pourquoi une telle détermination ? Une vieille histoire d’héritage, celle des Prince. Il ne l’avait jamais cru, quand Lucius le lui avait annoncé, il avait pensé que son ami disait ça dans l’unique but de recommencer leur liaison perdue. Alors c’était vrai, les Malfoy ne pouvaient pas accéder à l’argent des Prince sans un héritier des deux sangs. S’il l’avait cru….il lui aurait dit non. Sévérus se passa la main sur le visage. Un enfant entre eux, alors qu’il ne servait pas la même cause, pire, sans que l’autre le sache ils étaient ennemis. Un enfant ! Quelle embrouille ! Surtout que Dumbledore en était sûr, le seigneur des ténèbres était sur le retour. Sévérus avait changé de camps, il avait changé d’opinion, il avait changé de maître si l’on puise dire. Ne nous affolons pas, rien ne dit que le Lord reviendra vraiment. Et s’il n’y avait pas eu le mage noir…il lui aurait dit oui. Un enfant de la personne qu’on aime, il n’y a rien de plus beau non ?

     

     Le maître de potion secoua la tête. C’était plus l’heure de faire des suppositions, le mal était fait. L’enfant allait voir le jour. Tout cela pour de l’argent. Comme s’il n’en avait pas déjà assez. Bref…. Mais il s’était quand même jouer de lui. Rester fâché, certainement pas, c’est Lucius qui portait l’enfant, c’est Lucius qui avait les moyens matériels et financiers de s’occuper de l’enfant, c’est Lucius qui avait besoin du gosse. Lui n’était qu’un pion, un pion qui avait déjà fait son travail : semer la graine de la vie. Malfoy n’avait plus besoin de lui et, s’il voulait faire partie de la vie de son gamin, il n’avait plus qu’à courber l'échine. Le cœur du potioniste se compressa, il était acculé, mit au pied du mur. Le seul enfant qu’il aurait sans doute de toute sa vie risquait de lui échapper s’il n’acceptait pas la situation.

     

    De deux solutions choisissons la moindre, son enfant. Chez Morgane, l’humiliation qu’il avait subi, le Lord, et Dumbledore. Il allait avoir un enfant, un de ses rêves. Ses yeux s'humidifièrent, se rappelant le passé, ces femmes et ces hommes qui se moquaient et fuyaient devant son physique ingrat. Et qu’est-ce qu’ils en connaissaient de son physique ? Rien, le seul qui l’ait réellement vu était Lucius et il avait apprécié, la preuve, le blond l’aimait, il lui avait donné une chambre dans sa maison, il avait même essayé de l’épouser. Mégère de vieille femme, qu’elle brûle dans les limbes ! A part Lucius, le mage noir et Dumbledore, personne ne lui avait accordé sa chance. Les Prince, Potter et Black le lui avaient parfaitement fait comprendre. De crasses en crasses et de coups bas en coups bas, ils avaient fait de lui un être détestable et il avait fini pas le devenir vraiment. Chez Morgane, tous ces gens morts ou en prison. Il allait avoir sa revanche sur la vie, il allait avoir un enfant. S’il ne se fâchait pas avec Lucius sur les méthodes employées pour parvenir à ces fins, il verrait son enfant grandir, mieux, il l’élèverait. D’ailleurs, il avait plus été un père pour Drago que Lucius ne l’avait été, alors s’il avait un enfant avec cet homme, se serait lui qui s’occuperait de l’éducation. La fin justifie les moyens, Malfoy avait abattu ses cartes, maintenant c’était son tour. Il allait être papa. Un sourire de joie se dessina sur ses lèvres. Le soleil qui pénétrait dans la pièce lui semblait terriblement doux et réconfortant.

     

    Maintenant qu’il avait pris sa décision, le professeur de potions pouvait se pencher sur le livre que son amant lui avait fait parvenir. Il poussa le plateau de repas devant lui et tira l’ouvrage jusqu’à lui. Une certaine forme de magie noire habitait les pages du bouquin. Sévérus fronça les sourcils, il ne la connaissait pas, quelle déception pour lui qui se narguait d'en savoir plus que les autres dans ce domaine. Il comprit tout de suite que ce petit bijou venait de la bibliothèque interdite et qu’il faisait parti des livres sur demande. Encore un trésor de la famille Malfoy. Il souleva la couverture, contrairement à ce qu’il appréhendait tout était parfaitement lisible. Le titre était en latin comme sans doute tout le reste de l’ouvrage. Sévérus fit vite la traduction : Magies noires modifiées des âmes de la nuit selon Acarsil Hington.

     

    Le maître de potions pâlit, se raidit de tout son long et serra les dents. La magie noire des créatures de la nuit était déjà dangereuse rien qu’en elle-même mais associée à cette excentrique illuminé, il craignait le pire.  Le nom de Lucius se mit à marteler son cerveau.

    -C’est pas vrai, c’est pas possible, c’est pas ce qu’il à fait.

    Tentant de se calmer, il se rendit directement à la page indiquée par le marque-page en forme de serpent qui frétillait. Potion d’enfantement. Sévérus lut les cinq pages concernant le sujet et plus, il lisait, plus il en frissonnait. Ce n’était pas la potion doublée de son aphrodisiaque qui le gênait mais bel et bien les conséquences. Avec un tel sort, la fin justifiait-elle vraiment les moyens ?

    -Lucius, je pensais que tu voulais un enfant, pas un démon.


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